Rétrospective 2011 : les Artistes de l’année

Rétrospective 2011 : les Albums de l’année
19 janvier 2012
[1938-2012] Etta James, le dernier vol
21 janvier 2012

Janvier 2012, l’occasion d’espérer un nouvelle année avec de bonne choses en perspective mais aussi l’heure pour nous de dresser un bilan de l’année sous forme du triptyque : Les Albums, Les Artistes, Les Sons. Deuxième partie Les Artistes.

Si la Soul se porte très bien, il n’en va pas forcément de même pour la scène RnB. Mise à mal par de “mauvaises” fréquentations, certains artistes se sont perdus, d’autres ne se trouvent pas, trop souvent noyés dans des bpm trop élevés , des lumières criardes et des tenues aveuglantes d’atrocité… Voici ceux qui ont enchanté notre année.

 

 

Artiste Masculin de l’année : Raphael Saadiq

Trois ans après le sacre de The Way I See It, c’est un Raphael Saadiq attendu au tournant qui fait son retour avec une quatrième salve intitulée Stone Rollin. La tâche est de taille mais le jeu en vaut la chandelle, et si ce nouveau disque se voit moins sollicité par la critique (légèrement en dessous et sans doute moins addictif que son prédécesseur), son maître d’oeuvre reste un des grands incontournables de la scène Soul de ces 15 dernières années, et espérons-le, de celles à venir. Se faisant encore bien trop discret dans les charts français, Saadiq met pourtant tout le monde d’accord dès qu’il s’empare de la scène. Bassiste hors pair, showman et interprète charismatique, mais surtout artiste passionné, Raphael Saadiq, sous son costume trois pièces (ou quelques années plus tôt, son treillis), séduit une foule de plus en plus dense. Pour preuve, il enchaîne les dates, en France, notamment, où il joue deux soirs de suite à guichets fermés dans la capitale en Avril dernier, participe à divers festivals à l’instar du Printemps de Bourges, et clôt l’année en débarquant à Bercy, en première partie de Lenny Kravitz. Une omni-présence scénique loin de se résorber puisque trois nouvelles dates ont été ajoutées à son agenda parisien cette année. 2011, année Saadiq (et 2012 peut-être plus encore ?)…

Artiste Féminine de l’année : Adele

Si la Blue Eyed Soul a perdu l’une de ses plus talentueuses représentantes en 2011 avec la disparition d’Amy Winehouse, elle a aussi été portée haut dans les charts grâce à la désormais incontournable Adele. Britannique elle aussi, Adele n’a pas connu immédiatement le succès. Comme Amy Winehouse, il lui faudra attendre la sortie de son second album, 21, pour voir sa voix portée sur tous les médias. Avec plus de 12 millions d’albums vendus, c’est donc en toute logique qu’Adele a enchaîné une tournée triomphale à travers le monde (avant d’annuler une partie de ses dates pour une sérieuse infection à la gorge). Pour tout amateur de musique, ce succès est une vraie réjouissance, considéré, en quelque sorte, comme la victoire de la musique sur la musique-spectacle (Lady Gaga, Katy Perry et consorts). Et pour paraphraser le présentateur des Brit Awards 2011 à la fin de la prestation d’Adele : “Tu peux avoir tous les danseurs, les effets pyrotechniques, les lumières, si tu chantes comme ça, tu n’as besoin que d’un piano.”

Mentions spéciales à celle qui aurait pu gagner (comme d’habitude) : Beyoncé ; et à celle dont on va regretter la musique : Amy Winehouse. Mais aussi à celles qui ont joué leur rôle d’outsiders : Jill ScottMarsha Ambrosius et Ledisi.

Artiste Francophone de l’année : Hawa

Bien que Hawa ait décidé d’interpréter en anglais toutes les chansons de son premier album, My Little Green Box, l’artiste n’en reste pas moins française. Loin de la scène Soul francophone et de sa French Touch’, Hawa & Patchworks (nldr, producteur de l’intégralité du disque) nous permettent de (re)découvrir des thèmes qui tiennent à coeur à la chanteuse dans des rythmiques versatiles mais marquées par l’influence de la Soul originelle. Influence, voire signature intrinsèque que l’on retrouve dans la plupart de nos classés de cette année avec Stone Rollin de Raphael Saadiq ou encore 21 de Adele, Betty Wright: The Movie de Betty Wright & The Roots, No Time For Dreaming de Charles Bradley, etc. C’est donc sans surprise mais pas sans mal que Hawa passe devant Irma, un des succès grand public (mais aussi de la rédaction). Salué par les radios France Inter ou Jazz, le talent de Hawa pourra s’apprécier en live, durant une prochaine tournée dans toute la France, programmée pour 2012.

On pense également à Monsieur NOV, Kohndo et Rachel Claudio, dans l’attente d’une plus large reconnaissance auprès du grand public.

Révélation de l’année : Frank Ocean

BMW ‘80 orange vif en couverture, reprises de Radiohead, Coldplay ou The Eagles, extraits de Street Fighter, ou Metal Gear Solid qui parsèment le disque, mixtape délibérément catégorisée en Bluegrass et Death metal sur iTunes, Frank Ocean ne fait pas les choses comme tout le monde. Après un parcours comme d’autres en tant que ghostwriter, c’est derrière le micro que son nom prend finalement de l’importance. Nostalgia, ULTRA, sorti en mars 2011, a créé l’engouement. “Novocane”, puis “Swim Good” ont imposé l’homme dans les médias. Sa voix limpide, posée sur des rythmes tantôt mélancoliques, tantôt dramatiques, mêlée à un certain sens de la mise en scène nous rappelle à certains égards la personnalité artistique d’un Kanye West. Kanye West qui a d’ailleurs rapidement pris sa carte au fan club, en invitant par deux fois Frank Ocean sur Watch The Throne, Beyoncé l’ayant aussi appelé afin de co-écrire l’excellent “Miss You” sur son dernier album. Si on rajoute à cela une annulation de son concert à Paris, qui affichait complet lors de sa tournée et un mini beef avec Chris Brown sur Twitter, on constate qu’il a vraiment tous les éléments pour se construire une carrière dans le milieu.

A surveiller ces prochains mois, les révélations dont on attend déjà beaucoup : CJ Hilton, The Weeknd, Luke JamesHamilton Park et Elle Varner, qui vont continuer à faire parler d’eux. To be continued…

Ania :

Buscape :

Dizzle :

Jazz :

Laisser un commentaire