Larry Paul, Today or Never.

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Aujourd’hui ou jamais. Un leitmotiv, comme pour forcer le destin.

Présent sur la scène parisienne depuis 2007, Larry Paul prépare son premier essai à l’abri du temps. Entre influences Soul et Pop, Larry Paul nous comte son parcours et ça c’est aujourd’hui.

Si tu devais donner trois étapes de ta vie qui t’ont amené à être artiste aujourd’hui, quelles seraient-elles ? La toute première étape serait la Guadeloupe, où je chantais dans une chorale pour enfants. La deuxième serait mon arrivée en métropole et la découverte de Marvin Gaye. Enfin, la troisième, c’est quand j’ai remis ma maquette à Gaby de Soulissime.

Quand c’est faite la rencontre avec Gaby ?C’était en 2007, notre rencontre a débouché sur un co-plateau d’artistes, puis l’année suivante, sur un concert avec Oncle Ben, Freddy et plein d’autres artistes.

Tu dis avoir découvert Marvin Gaye lors de ton arrivée en métropole, quel âge avais-tu alors ? Oui, j’ai découvert Marvin Gaye lors de mon arrivé à Paris, j’avais 18 ans. Avant j’écoutais simplement ce qui passait à la radio. Ici, j’ai découvert les fondamentaux de la Soul, du R&B mais aussi de la Pop et du Rock.

Quand tu es arrivé en métropole avais tu déjà en tête l’idée de faire de la musique ? Au début, je suis venu dans le but d’y faire mes études. Je rentrais alors à la fac, mais officieusement j’étais là pour la musique… Je ne savais pas comment j’allais m’y prendre mais c’était vraiment ce que je voulais faire.

Tu ne t’es pas dit que les Etats-Unis étant plus proches de ton pays d’origine, il serait plus “facile” de percer sur la scène Soul là-bas ? En effet… La Soul prend racine aux Etats Unis mais pour moi, à l’époque, c’était bien plus facile de venir m’installer en métropole où j’ai de la famille, des repères. C’est vrai que si j’avais pu aller à New York, ça aurait été cool aussi (rires), mais je suis très content d’être ici.

Raconte-nous ta première scène. J’ai fait ma première “vraie” scène, soit avec mes propres compositions, en 2007, avec Gaby. C’était très impressionnant car je savais que j’allais interpréter MES chansons, celles que j’avais écrites dans mon studio. Au départ, j’allais à l’Opus (ndlr, ancien nom du Bizz’Art) pour entendre chanter les artistes, les découvrir, puis un beau jour, mon tour est venu et c’est moi qui suis monté sur scène ! Quand j’ai entonné la première chanson, j’étais un peu fébrile, je manquais d’assurance… Puis au deuxième titre, je me sentais déjà un peu mieux, ainsi de suite, et finalement ça s’est bien passé et le public a apprécié.

Par la suite tout a commencé à s’enchaîner : ton album était annoncé pour 2008… Mais il semble qu’il y ait eu un peu de retard ? Oui, à l’époque j’annonçais que sa sortie était imminente mais c’est sûrement l’envie qui m’a fait dire cela. Entre-temps, beaucoup de choses se sont passées notamment au de mon évolution en tant qu’artiste. J’ai pu gagner en maturité, affiner mon style. J’avais presque finalisé l’album quand je me suis rendu compte qu’il n’était pas exactement comme j’avais envie qu’il soit, qu’il ne me correspondait pas parfaitement, tant au niveau de l’univers que du style. J ai donc pris du temps pour retravailler les morceaux et cela à fait son chemin…

Comment t’es-tu rendu compte que l’album n’était pas prêt ? Un déclic ? Ton entourage ? Je m’en suis rendu compte par moi même, lors du processus de création. Je viens de la scène Soul et, d’une certaine façon, j’ai été “conditionné”. Or, je me suis surpris à ajouter progressivement des pointes de Pop-Rock dans ma musique, mais le mix de toutes ces influences n’est pas évident d’autant que j’avais une idée bien précise du résultat que je souhaitais obtenir. J’ai découvert des artistes anglais, mais aussi des producteurs comme Pharrell qui m’ont influencé et m’ont permis de prendre du recul.

Est-ce que tu as gardé des chansons de l’époque ? Oui, il y a des morceaux que j’ai gardés et qui seront sur l’album, ce sont ceux qui me touchent le plus. Pour résumer, l’album contiendra les titres aboutis, ceux qui sont en phase de création et ceux qui sont encore dans ma tête ! (rires)

Un clip de “Rappelle-toi” était aussi prévu… Comme pour l’album, peut être que j’ai voulu mettre la charrue avant les bœufs. Je m’y suis pris trop tôt, trop vite. Il fallait que je crée un univers fort avant d’envisager cela…

D’autant que généralement il ne faut pas se rater sur le premier essai ! Exactement le premier album est toujours très important.

Du coup le titre de ton EP à venir prend tout son sens : “Today or Never” (Larry nous montre son bras sur lequel est tatoué “Today or Never”) Maintenant ou jamais ! C’est un morceau qui m’est venu comme ça dans la nuit. C’est ma philosophie de vie, “Carpe Diem”.

Et avec qui travailles-tu pour l’EP ? J’ai composé, écrit et arrangé la plupart des titres mais sur certains morceaux, comme “Mama”, j’ai travaillé avec d’autres personnes. Je travaille tout d’abord les morceaux chez moi, avec mon clavier MIDI, puis, une fois en studio, je travaille avec des musiciens…

Et du coup ça sera de l’acoustique ou du joué ? Car comme tu disais aimer Pharrell je me suis dit que… Ça sera un mélange car l’idée est d’avoir quelque chose d’acoustique, mais aussi d’amener d’autres rythmes. Il y aura donc aussi de l’analogique !

On te connaît à travers trois morceaux, “Rappelle-toi”, “Today or Never” et “Mélanie”. Est-ce que tu peux nous raconter un peu l’histoire de chacun de ces morceaux ? “Rappelle-toi” est l’une de mes premières compos. Je l’ai écrit lors d’une période difficile où je me suis retrouvé seul. J’ai composé le titre avec une pianiste, Florence Vincenot. J’avais la mélodie, elle a trouvé les accords qui la mettraient en valeur. A ce jour, c’est le texte que j’ai écrit le plus vite. Je l’ai écrit en deux heures pendant un cours de droit administratif. Il représente vraiment une tranche de vie. “Mélanie”, c’est une histoire, un road trip. J’avais une petite amie anglaise, la distance a compliqué les choses entre nous et, à un moment donné, on a peu pété les plombs. Par tous les moyens j’ai essayé de me rendre là-bas. Cette chanson parle de ce road trip pour rejoindre Mélanie : “je suis en retard mais j’arrive”…

“Today or Never” : c’est une émotion, quelque chose de fort qu’on a à l’intérieur, et sur quoi on ne peut pas mettre de mots. La musique, la mélodie, les mots me sont venus spontanément, sans calcul car comme je le disais plus haut c’est ma philosophie, c’est “Maintenant ou jamais”. On ne sait pas de quoi demain sera fait, cette chanson est presque une évidence…

Même si c’est peut être trop tôt pour le dire, est-ce que c’est le morceau (“Today or Nover”) qui te caractérise le mieux, LE morceau à associer ton nom ? (Il hésite) J’ai envie de dire oui car c’est un truc vraiment fort… Mais aussi non car c’est un morceau mélancolique et je suis aussi quelqu’un qui aime s’amuser, donc oui… Et non (rires).

Pour en revenir au titre “Mélanie”, tu as séjourné un petit moment à Londres, peux tu nous raconter ton expérience là-bas ? Oui, j’ai fait de nombreux allers/retours, j’aime beaucoup le côté cosmopolite de cette ville, son dynamisme. Artistiquement, c’était aussi très intéressant, j’ai eu l’occasion de faire quelques dates là-bas. Pourquoi pas y faire de nouvelles scènes, à l’avenir…

Quels sont les morceaux que tu interprètes sur scène ? Fais-tu des reprises ? Oui,  je fais pas mal de reprises. L’un des morceaux que je préfère revisiter, c’est “Sexual Healing”, qui est évidemment un gros clin d’œil à celui qui m’a beaucoup appris. Il y aussi un autre morceau de lui que j’aimerais bien reprendre, mais pour lequel je n’ai pas encore l’audace : “I Want You”.

Justement en parlant de “Sexual Healing”, ça me rappelle qu’à une Soulissime, Erik a repris le morceau en y incorporant, à la fin, une petite touche de Zouk. De la même manière, apportes-tu, toi aussi, ta touche ? Effectivement, quand on reprend un morceau c’est toujours plus intéressant pour les gens, mais aussi pour soi-même, d’amener une nouveauté. Par exemple, il n’y a pas si longtemps, j’ai fait un set acoustique dans lequel j’ai repris “Amercian Boy”, en y apportant ma touche.

Je change un peu de sujet… Larry Paul c’est un pseudo ou ton vrai nom ? Et bien, ce sont mes prénoms (rires). Je suis né un 25 Janvier, le jour de la Saint Paul. Au départ, je cherchais des noms de scènes… Puis finalement, je me suis dit que ce n’était pas si mal de garder mes prénoms (rires).

Quelle est ta playlist du moment ? J’écoute souvent les mêmes morceaux : du Marvin Gaye, du Michael Jackson, du NERD…Mais étant dans une phase de création, j’essaie aussi de ne pas trop écouter ce que font les autres pour rester focalisé sur mes compos, pour rester ancré dans mon truc. Ce n’est pas que je ne suis pas curieux mais je préfère garder ma ligne directrice et ne pas être influencé directement ou indirectement par d’autres univers…

Merci beaucoup pour cette interview Larry !

Retrouvez Larry Paul en concert au Sentier des Halles le 29 Octobre 2011.

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Groupe Larry Paul

Photos : IIce IIce Mann © 2011 (vignette) et Kevin Ohana © 2011

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