Rearview : Mary J. Blige, The Tour (1998)

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Mary J. Blige – The Tour – 1998
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Musicalement, les années 90 ont vu naître un nombre incalculable d’artistes R’n’B. Beaucoup sortiront un premier album, parfois un second, mais très rares sont ceux qui oseront sortir un album live.

Et pour cause, le R’n’B est souvent une musique de studio très travaillée et la jouer en live est un exercice difficile, voire très risqué pour certains artistes qui, à l’époque, n’ont pas forcément le niveau ou la maturité pour assurer l’épreuve de la scène. Néanmoins, il existe quelques références : au cours des 90’s, Babyface proposera un très convaincant album Unplugged, Usher, bien qu’encore très jeune, aura l’audace d’éditer sur disque un concert passable (mais pas inoubliable), mais c’est sans conteste l’opus The Tour, de Mary J. Blige, qui fera date et marquera les esprits. Il montre à quel point la chanteuse est une bête de scène et donne une nouvelle dimension, plus profonde, au R’n’B des 90’s, que l’on juge parfois trop synthétique et trop froid.

Sorti en Juillet 1998, The Tour a été enregistré lors de la tournée “Share My World Tour”, réalisée aux USA en 1997 et 1998. L’album comporte 24 pistes et balaye l’ensemble de la carrière de la chanteuse. Pour satisfaire au mieux son public, Mary J. Blige ouvre le concert avec un medley et des versions écourtées de ses premiers succès : “Real Love”, “You Remind Me”, “Reminisce”… Les titres s’enchainent vite, c’est jubilatoire mais en même temps un peu frustrant pour les amoureux de la période What’s the 411 !

La chanteuse est très bien entourée, les musiciens et les choristes font un travail remarquable, seule ombre au tableau : un rappeur “décoratif” semble squatter la scène et inonde le concert de ses “Make some noise”, “Say What ?!” ou autres interventions inutiles qui polluent un peu la performance de Mary J. Blige. Dommage mais on finit par l’oublier.

Le medley d’ouverture est suivi d’une reprise réussie du classique de Chaka Khan,Sweet Thing“, puis vient l’incontournable “Mary Jane (All Night Long)” qui retourne la salle. Ce titre, issu de l’album My Life est un des plus grands succès de la chanteuse et c’est un plaisir de le redécouvrir en live.

Après avoir ouvert le concert sur ses titres les plus groovy, Mary J. Blige propose une série de balades qui débute par “My Life”, chanson culte dans laquelle la chanteuse est à fleur de peau et espère retrouver une vie apaisée, après avoir longtemps baigné dans la violence, l’alcool et la drogue. L’interprétation est très émouvante et encore plus poignante que dans la version album.

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Un peu plus tard, une reprise explosive du titre  “I’m Goin’ Down” de Rose Royce enflamme le public et ouvre la dernière partie du concert dédiée à son dernier album en date (à l’époque), Share My World. On découvre avec plaisir que cette fois, les chansons sont interprétées en version complète, sinon plus ! C’est clairement dans ce genre de performance que Mary J. Blige excelle et montre à quel point son talent peut être sublimé quand il est partagé dans une salle de concert. Ainsi s’enchainent 4 interprétations magistrales de “Everything”, “Seven Days”, “Not Gon’ Cry” et “Missing You” dans laquelle elle rendra hommage aux disparus Biggie, 2 Pac et Eazy E. Durant cette fin de concert, Mary J. Blige se donne entièrement, sa voix trahissant parfois des émotions qu’elle ne cherche même pas à cacher, et c’est dans ces moments qu’on se dit que peu d’artistes R’n’B peuvent se hisser au niveau de la chanteuse en termes de prestation scénique…

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Le disque se conclut par 2 reprises, enregistrées dans des conditions live mais sans public (ce dernier a été ajouté en postproduction), “Day Dreaming” d’Aretha Franklin et “Misty Blue” de Dorothy Moore. Sur ce dernier titre, Mary J. Blige improvise des paroles de remerciements à son public, qui clôturent en beauté cet album qui tiendra toujours une place de choix dans la discographie de la chanteuse.

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