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Artiste de scène, Djib Stanford, chanteur-auteur-compositeur-interprète, connait ses premiers émois scéniques à l’âge de six ans. A l’adolescence, il participe à divers projets liés au Hip-Hop avant de prendre la direction vocale de différents groupes Gospel. En 2005, Djib lance son premier projet solo, un set live acoustique intimiste qu’il proposera au public parisien.

Sous l’impulsion d’une rencontre avec le producteur Mister Bibal, Djib Stanford décide d’enregistrer son premier album studio, LIFE & MUSIC, titre qui en dit long sur l’amour que porte ce dernier à la musique et sur la place qu’elle tient dans sa vie. Album concept, LIFE & MUSIC voit le jour en Janvier 2011 et aborde des thèmes inspirés de différentes situations que l’on peut rencontrer au cours d’une vie, comme la difficulté à pardonner, les choses simples de la vie et le bonheur qu’elles procurent, la volonté et la détermination, ou encore la prise de décisions. Rencontre avec Djib Stanford…

Salut Djib ! Peux-tu te présenter à nos lecteurs ? Salut ! Je suis Djib Stanford, chanteur de Soul. Je viens de Paris, et j’ai sorti mon tout premier album, LIFE & MUSIC, le 2 Janvier dernier en digital.

Djib Stanford c’est un nom d’emprunt… Ou pas du tout ? C’est un pseudonyme… (rires) “Djib”, en clin d’œil à mes origines sénégalaises puisque c’est le diminutif de Djibril, prénom sénégalais, et que mon père est né à Dakkar ; “Stanford”, en référence au fait que je chante en anglais et que mon grand père est américain. Je voulais une consonance anglophone dans mon nom de scène.

Peux tu nous dresser ton parcours artistique ? J’ai eu mon premier contact avec le monde de la musique à l’âge de 6 ans, et pour tout te dire, c’était un concours de circonstances. La compagne d’un ami de ma mère était directrice de casting, elle s’occupait de la première partie de Kassav, au Zénith et cherchait un enfant pour faire partie du show. Elle a soumis l’idée à ma mère. J’ai fait les essais et j’ai été pris pour faire la tournée de ce spectacle. Je devais chanter, danser, défiler. C’était un spectacle avec plusieurs tableaux, dont un où j’étais seul sur scène. Etant très jeune, je n’ai pas poursuivi après cette première expérience. Mais j’ai été rattrapé par la musique à l’adolescence, où j’ai commencé à écouter beaucoup de son avec mon grand frère notamment. J’écoutais tout ce qu’il écoutait (rires) : James Brown, Public Enemy. Puis, à 14-15 ans, j’ai fait des featurings avec des rappeurs et j’ai commencé à faire du gospel. Au même moment, j’ai commencé à écrire des chansons dans mon coin, je ne les montrais à personne. J’ai continué sur ma lancée en intégrant des groupes (et non des chorales), de gospel. Avec ces groupes, les choses sont devenues un peu plus sérieuses car nous avons fait pas mal de scène, le Printemps de Bourges notamment.

Pourquoi avoir quitté le milieu Gospel et t’être orienté vers une carrière solo dans la Soul ? Le gospel était une étape. Attention, peut être qu’un jour je ferai un album de gospel ! Ce que je veux dire c’est qu’au bout d’un moment, j’en ai eu marre de faire partie d’un groupe (rires), et surtout, j’avais envie de concrétiser tout le travail d’écriture que j’avais réalisé jusque là, et que je n’osais pas achever car je manquais d’assurance à l’époque. Le fait de faire de la scène, de faire du Gospel m’a donné cette expérience, cette assurance dont j’avais besoin pour m’affirmer et concrétiser mes projets en solo. C’est une étape qui m’a permis de me former. Après cela, j’ai donc commencé à chercher des musiciens, puis on s’est mis à travailler sur les compositions que j’avais faites. J’ai démarré en solo, sur scène…

… La scène avant l’album ? Oui, j’ai écrit un set de 10 chansons spécialement pour le live. Ce set avait pour seule vocation d’être joué sur scène, il n’a jamais été publié.

Peux-tu à présent nous décrire ton premier album LIFE & MUSIC ? LIFE & MUSIC, c’est 14 titres chantés en anglais. C’est un album concept, dans lequel j’ai cherché à mettre des situations de la vie en musique, des situations que j’ai vécues. L’album est donc tout un cheminement : les petites choses de la vie, le bonheur qu’elles apportent, la réflexion et plus particulièrement, la difficulté à pardonner, etc… Il y a un morceau, “Thankful”, dans lequel je parle de tout mon background scénique.

C’est un album qui t’introduit toi, en conclusion ? Est-ce pour cela que tu l’as baptisé LIFE & MUSIC ?Oui, vraiment, l’album est très autobiographique. Il n’y a aucun thème fantasmé, c’est vraiment moi, ma vie, mon parcours en chansons. Quant au titre, pour moi, les deux sont très étroitement liés.

Pourquoi avoir choisi de faire un album concept avec une trajectoire parfaitement définie ?Je voulais un album très cohérent avec mon histoire, mon parcours. Je voulais aussi qu’il soit cohérent avec qui je suis, mes influences. Toutes mes influences sont dans cet opus, c’est vraiment moi (rires). Un jour mon percussionniste m’a dit “nan mais toi, ta manière de t’exprimer, c’est vraiment la chanson, la musique”, et c’est vrai que lorsque je fais une chanson, et que quelqu’un me dit ce qu’il a ressenti, c’est souvent exactement ce que j’ai voulu faire passer. Et ça c’est vraiment super !

Tu disais que tu avais commencé à écrire tes chansons à l’adolescence et que la scène t’a poussé à concrétiser toute cette matière. Du coup, est-ce que ce sont ces mêmes titres qui composent ton album ? Les as-tu réécrits ? Comment as-tu élaboré cet album ? Toutes les chansons que j’ai écrites il y a longtemps, je les ai véritablement exploitées sur scène. Quand je suis parti sur l’album, ma copine m’a suggéré d’enrichir mon son (rires)… Je me suis donc dit “oui, pourquoi pas ? Pourquoi ne pas travailler avec d’autres personnes et voir ce que ça donne ?” D’autant qu’à force de toujours jouer les mêmes titres et toujours de la même façon, il y a un moment où tu as envie de changer, de revoir certains morceaux. J’ai alors fait appel à d’autres compositeurs, je voulais quelque chose de plus élaboré pour l’album. Du coup, de mon ancien set acoustique, je n’ai conservé que ces 2 chansons “Can I” et “That’s the Way It Is”. J’ai gardé les chansons qui marchaient bien en live.

Combien de temps as-tu mis pour faire cet album ? J’ai mis 2 ans. A l’époque où je l’ai entamé, j’étais sur scène pour un show monté par une association, avec plusieurs artistes, et il y avait un mec qui s’appelle Mister Bibal, que l’on m’a présenté. Appréciant nos univers respectifs, nous avons fait un titre ensemble, et il m’a finalement proposé de faire un album… Projet que j’avais déjà en tête (rires), mais sa proposition a permis de vraiment lancer le truc, donc on a bossé ensemble sur l’album. Ensuite, j’ai fait appel à d’autres artistes car je ne voulais pas quelque chose de trop uniforme. Je suis rentré en contact avec Woodini (ndlr, rappeur et producteur qui a notamment travaillé avec Souleymane Diamanka et Les Nubians, et produit des musiques pour la publicité – Van Cleef & Arpels, etc.), qui a accepté la collaboration.

Il y a également des productions de Offmike du Jazzefiq sur ton album, comment s’est passée la rencontre ? J’ai été un temps choriste pour Dadjoh qui fait de la pop-soul, et on est allé au concert d’Habib Kane. Offmike était là bas, il vendait un album concept qu’il avait conçu à base de samples d’Isaac Hayes. J’ai aimé son travail donc je lui ai demandé de travailler avec moi et il a accepté. Il a produit les titres “Streetwalk”, “My Turn” et un interlude qui s’appelle “Soulful Shout Out”.

Tu nous as évoqué l’importance de tes origines en début d’interview, notamment tes origines américaines, est-ce pour cette raison que tu as décidé d’écrire tout ton album en anglais ? Oui exactement, je voulais être en cohérence avec mes origines et avec ma musique, la Soul, qui est un style s’adaptant davantage à la langue anglaise. Puis j’ai essayé le français mais honnêtement, ça n’a pas été très concluant (rires). Il y a une certaine exigence quand tu écris en français, si ton texte n’est pas bon, ça se voit tout de suite et tu te fais lyncher illico (rires) ! Pour une idée, il y a beaucoup de mots en français, alors qu’en anglais, un mot peut résumer une idée et je recherchais cette simplicité là. Je voulais pouvoir m’exprimer sans retenue, sans avoir peur d’écrire. C’est très important pour moi de chanter des chansons que j’ai moi-même écrites. Donc pour l’instant je chante en anglais mais on verra plus tard…

Quel est ton titre préféré sur l’album ? Mmmh, je dirais “Make A Choice”. C’est un titre sur lequel j’ai vraiment bloqué car l’instru m’a plu dès la première écoute et m’a vraiment inspiré. L’instru a été conçu par Face, un marseillais que j’ai rencontré via Myspace. Il est dans un délire plus expérimental, du coup, j’ai hésité à mettre le titre sur l’album, car il est très électro. Mais la compo me plaisait trop pour que je ne l’ajoute pas ! Généralement, les artistes n’aiment pas forcément LA chanson phare de l’album mais plutôt un titre un peu oublié, tu vois ?

Oui, et c’est tout l’intérêt de la question (rires) ! Quelle chanson tu conseillerais à quelqu’un qui ne connaît pas ta musique ?Je pense que je recommanderais “Thankful” parce qu’elle condense tout ce que j’aime, le rap, les vocals. Je suis très adepte des vocalises, surement grâce à mon background gospel. Je pense que c’est le titre qui me définit le mieux sur l’album.

Ton album est très proche de la nu soul, du nu jazz. L’intro m’a par exemple rappelé le style d’Omar… Si tu devais, à ton tour, définir ton style…… Je dirais que c’est de la Soul contemporaine. J’ai essayé de faire une Soul évolutive, agrémentée d’éléments presque antinomiques avec l’univers Soul. Donc même sur les titres plus électros, j’ai essayé de conserver cette orientation soulful dans mes compos. Par exemple, “Make A Choice”, qui est très électro, peut parfaitement être joué en acoustique. J’ai vraiment essayé de concevoir l’album dans cette idée. En définitive, je qualifierais vraiment ma musique de “Soul évolutive”. “Soul”, parce que les thèmes abordés sont les thèmes récurrents de la Soul, “évolutive” parce que ma musique contient d’autres influences.

Et quelles sont tes principales références musicales ?J’aime beaucoup Raphael Saadiq, Lauryn Hill et D’Angelo, je suis plutôt porté sur la Nu Soul.

Quels sont tes projets ? Et bien, la scène, dans un premier temps. Je travaille actuellement sur un set acoustique, je pense qu’on va commencer à tourner en Mai. On va essayer d’aller partout, à la rencontre des gens, après le travail de deux ans sur l’album.

Penses-tu déjà à autre album ? Oui, bien sûr ! J’ai reçu un très bon accueil critique avec LIFE & MUSIC, donc j’ai vraiment envie de poursuivre l’aventure et de revenir avec un second album studio. Là, jusqu’à la fin de l’année, je vais me consacrer à la scène, mais ensuite, je vais commencer l’écriture d’un deuxième album.

Pour finir, peux-tu nous donner tes coups de coeur musicaux du moment ? J’ai bien aimé le dernier album de Raphael Saadiq, son concept, et notamment le premier single “Radio”. Sinon, mon gros coup de coeur du moment, c’est Wiz Khalifa (rires) ! Dans un autre registre, j’écoute beaucoup Melanie Fiona. Je trouve que dans les nouveaux artistes, c’est une des seules dont la musique est dans la continuité de la soul. C’est une artiste signée qui propose un véritable univers, dans la lignée des artistes plus anciens, pas de bling bling, ni d’électro/dance, pourtant avec les maisons de disques qui, aujourd’hui, t’orientent directement dans le style électro/pop… C’est loin d’être évident.

Merci Djib et à bientôt ! 😉

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0 Comments

  1. shezeve dit :

    Hmmlm je connaissais pas cet artiste… Je vais écouter tout ça, il m’a donné envie 🙂 Merci pour la découverte !

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