Mario x SoulRnB – Interview authentique pour la sortie de son nouvel album “Dancing Shadows”

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A l’occasion de la sortie de son tout nouvel album Dancing Shadows, Mario a pris le temps de se confier à la team SoulRnB sur ce tout nouveau projet. On va pas se mentir, j’avais une petite pression avant l’interview. C’est pas tous les jours que tu as la chance de discuter avec un tel artiste, interprète de nombreux morceaux ayant rythmé ta vie (dont l’inévitable Let Me Love You). Et pourtant, j’ai pu discuter avec un homme humble, simple et vraiment accessible, à l’image de toi et moi. (Sauf que lui vend des millions de disques et a une voix qu’on aura jamais 😭).

Aucun tabou, que de la sincérité ! Coup d’oeil sur cet entretien authentique.

O : Salut Mario, j’suis Osman de la team Soulrnb.com et c’est moi qui vais avoir la chance de t’interviewer. Avant de commencer j’aimerais te remercier au nom de toute l’équipe, on est fier de pouvoir collaborer avec toi. Et personnellement, étant un énorme fan, j’suis vraiment heureux de pouvoir discuter avec toi.
M : Merci beaucoup mec, ça me va droit au cœur. Moi je suis fan de mes fans, c’est grâce à vous que je prends du plaisir à être artiste et c’est toujours un plaisir de vous rencontrer. D’ailleurs, shout out à mes fans français ! J’ai de très bons souvenirs dans ce pays, et j’espère que j’aurai l’occasion d’y revenir bientôt.

O : Alors, on est ici pour parler avant tout de ton tout nouvel album intitulé “Dancing Shadows”. Peux-tu nous expliquer ce que signifie ce titre ?
M : L’idée derrière ce titre c’est que, quand j’ai commencé la musique, j’étais dans un tout autre processus. Je venais en studio, je rejoignais les producteurs qui avaient déjà préparé les bandes sons à l’avance, je prenais part aux sessions d’enregistrement, et ça s’arrêtait là. Ici, j’ai voulu bosser avec certains producteurs en particulier. Y’a eu quelques sessions aux States, mais c’est essentiellement à Londres que tout s’est fait. Et pour cet album, y’a eu tout processus créatif auquel j’ai pris part avec l’équipe dont je me suis entouré. Il s’agissait de réellement prendre part à la conception des moindres détails de l’art que je souhaitais partager à mes fans. Et c’est qu’évoque « Dancing Shadows » (nb : Ombres dansantes). Le concept est que ces ombres symbolisent les dimensions propres de chaque morceau, et la manière avec laquelle, bien qu’elles existent de manières distinctes, elles se confondent parfaitement, tout en restant fluide. C’est lié au concept de créativité de l’album.

O : J’ai eu la chance d’écouter l’album et, une des premières remarques que je me suis faite, c’est qu’on ressent toujours l’authenticité de ta musique. Je veux dire, même après toutes ces années, tu n’as jamais laissé ta musique être conditionnée par les tendances de l’industrie musicale. A quel point est-ce important pour toi de sentir que la musique que tu fais est en phase avec la personne que tu es ?
M : D’abord, merci pour ce que tu dis, ça me touche beaucoup. Ensuite, c’est vrai que l’authenticité est un point sur lequel je suis très pointilleux. La musique, c’est un art qui nécessite d’y investir son âme. Et aujourd’hui, on a énormément de choses autour de la musique qui la rendent froide. Les streams, les chiffres sur lesquels on se base pour parler de telle ou telle chanson… Tout ça, ça n’a pas d’âme ! C’est froid. Et j’estime que c’est un devoir en tant qu’artiste de ne pas laisser ces aspects changer la sincérité que je mets dans ma musique. C’est ma manière de concevoir mon métier d’artiste.

O : Belle transition vers ma prochaine question! Pour rester dans cette idée d’authenticité, ton album ne comporte que 11 chansons, là où la majorité des artistes actuels ont tendance à en mettre presque le double sur leurs projets. 11 chansons, c’est le fruit d’une décision mûrement réfléchie ou est-ce que cela s’est fait naturellement ?
M : Sincèrement, j’ai beaucoup plus que 11 chansons sur mon disque dur (rires). J’en ai aux alentours de 600. Mais comme je te disais, ma musique je la vois comme une manière d’exprimer mon âme et ma sincérité. C’est sur que je pourrais me dire « Oh, je vais sortir un projet qui comporte 25 ou 30 chansons », et espérer générer plus de streams etc. Mais ce n’est pas comme ça que je fonctionne. Pour moi, un album consiste à raconter une histoire, et non pas à assembler des sons au hasard pour se retrouver avec une playlist qui n’a aucune cohérence. Quand je réécouterai « Dancing Shadows » dans quelques années, je veux pouvoir resituer où j’en étais dans ma vie à l’époque où je l’ai sorti. Et je trouve que ces 11 morceaux remplissent parfaitement ce rôle.

O : Justement, penchons-nous un peu plus en profondeur sur cet album. Dans « Drowning », le premier single, tu parles d’une situation où tu a des relations avec d’autres femmes alors que ton esprit est toujours habité par ton ex. Je suppose que c’est une histoire que tu as vécue, mais peux-tu nous en dire plus ?
M : Bon déjà, tu as parfaitement compris l’histoire racontée dans le morceau, et j’en suis vraiment content parce que la majorité des gens pensent que je trompe ma copine dans le son, alors que c’est pas du tout ça (rires). Sinon, il est vrai que c’est une histoire que j’ai vécue. Tu sais parfois t’es là dans une relation, et tu décides d’y mettre un terme parce que tu sens que c’est plus ce qu’il te faut. Tu la quittes, mais en faisant les choses bien ! Suite à ça, tu te retrouves dans cette période où t’es seul, et où tes agissements ne concernent que toi. Ce qui fait que tu es totalement libre et légitime d’avoir des relations sexuelles avec qui tu veux. Mais parfois, même si tu sais que tu n’as pas de remord à avoir vu que t’as fait les choses dans les règles, tu ne peux t’empêcher de repenser à celle que t’as quittée et la connexion que vous aviez quand vous étiez ensemble.

O : J’ai apprécié le fait que tu fasses de “Dancing Shadows” ton second single. Sincèrement, c’est une vraie « baby making music », ça me rappelle les années 90 où les artistes élevaient des slowjams au rang de hit ! Mais pourquoi n’as-tu pas choisi la facilité en sortant un morceau teinté « pop » en guise de single, comme le font les artistes de nos jours ?
M : C’est vrai que “Dancing Shadows” est une chanson plus sensuelle et posée, une “baby making music” comme tu l’as si bien dit. Mais malgré tout, je suis convaincu que c’est une chanson qui a ce qu’il faut pour tourner sur les ondes et être bien reçue, aussi bien par le public que les stations radios. Comme je t’ai dit, il faut être authentique et mettre son âme en jeu. Au moment de choisir le single, je pense à mes fans, à ce qu’ils aiment, et ce qui seraient le plus susceptible de leur donner envie de s’intéresser à toute l’histoire racontée dans l’album. Ça ne m’intéresse pas de sortir un morceau qui colle aux clichés des sons « commerciaux », pour qu’au final les fans n’y trouvent pas leur compte. Avec Dancing Shadows, j’ai l’impression d’avoir pu apporter une pièce importante de tout le puzzle que constitue l’album.

O : Pour rester dans le thème des « baby making music », on sait que c’est un peu privé mais, est-ce que cela te dérangerait de nous dévoiler quels sont les sons que tu aimes mettre lorsque tu décides de « passer aux choses sérieuses » ?
M : (Rires) Non t’inquiètes, pas de problème! En règle générale, j’aime bien commencer avec des chansons plus calmes, plus douces, et laisser le rythme augmenter au fur et à mesure. Mais si je devais te donner quelques noms… Attends, tu me demandes mes propres chansons ou des chansons d’autres artistes ?

O : Peu importe, à toi de voir !


M : (Rires) Ok ok ! Alors, je te dirais James Blake. Y’a H.E.R. aussi, j’aime bien ce qu’elle fait. SiR, je sais pas si tu connais, mais je te le conseille vivement. Tank, bien évidemment. Arin Ray, qui a pas mal de sons assez chauds pour ce genre de moment. Et puis, j’vais pas te mentir, j’aime passer certains de mes sons aussi. Ça ajoute un plus, et ça fait une belle surprise pour celle qui m’accompagne. Ensuite il ne reste plus qu’à assurer ! (Rires)

O : Dans l’album, il y a une chanson intitulée “Good Times”, qui sonne comme une ode à la positivité. Qu’est-ce que tu penses de cette idée qui dit que la musique a un rôle sur les émotions ?
M : J’y adhère à fond ! La musique, c’est les émotions ! Ça te boost et ça peut réellement t’insuffler les sentiments adéquats. Il est donc évident que quand tu écoutes la bonne musique, au bon moment, elle peut définitivement te tirer vers le haut. C’est le but visé par Good Times, comme tu dis. Et puis, prenons même un autre exemple. Tu sais ce que j’écoute quand je suis à la salle ? Je me mets du DMX à fond dans les oreilles. Pourquoi ? Parce que sa musique est agressive et me donne l’énergie nécessaire pour avoir le bon état d’esprit dans ce contexte. Je te dis, la musique c’est les émotions !

O : En dehors de la musique, d’où tu puises ton énergie?
M : Franchement, j’aime beaucoup le sport. J’fais beaucoup de muscu pour me tenir en forme, c’est important. A côté de ça j’aime le surf aussi. Bon je ne suis pas très doué, mais j’essaye c’est déjà ça (rires). Passer des moments avec la famille, les amis, la base quoi. Et évidemment, côtoyer des femmes intéressantes, qui peuvent m’apprendre et m’insuffler une énergie positive. C’est aussi simple que ça.

O : Dans les chansons “Too Many Options” ou meme “One Man Woman”, tu fais allusion à la fidélité, ce qui est rarement évoqué dans le R&B. Est-ce que c’est une valeur en laquelle tu crois?
M : Bien sûr, même si ces musiques parlent de deux sujets différents selon moi. Dans « Too Many Options », je parle à cette fille qui a plusieurs options, et qui se montre hésitante sur quel choix faire. On a tous déjà été confronté à ça, mais nous aussi on a plusieurs options ! Et ce que je dis à cette fille c’est : « Ok, t’as beaucoup de choix, mais c’est moi qui suis le bon pour toi. Il ne faut pas que tu hésites ». Dans « One Man Woman », je fais surtout allusion aux histoires qu’on entend fréquemment dans la bouche des hommes aujourd’hui, à savoir que telle ou telle femme n’est pas fiable ou ne vaut pas la peine qu’on s’y intéresse parce qu’elle a connu pas mal d’hommes dans sa vie. Et j’suis pas d’accord avec ça. Parfois, il suffit d’une rencontre qui peut tout changer. C’est aussi bien valable pour les femmes que les hommes d’ailleurs. Et c’est ce que je veux véhiculer dans cette chanson : une rencontre peut tout changer !

O : Le jour avant la sortie de l’album, tu as sorti le clip de “Goes Like That”, le 3ème single. Je dois t’avouer que c’est ma chanson préférée de l’album ! Et toi, même si c’est compliqué de juger son proper travail, c’est laquelle ta chanson préférée dans cet album?
M : Aujourd’hui, ma chanson préférée de l’album c’est « What You Started ». Pourquoi ? La semaine passée, y’a un gamin qui s’est fait descendre à Baltimore. Ce jeune, c’était quelqu’un de positif, qui faisait de la musique, qui essayait d’amener des bonnes vibes aux autres jeunes de la ville, leur faire comprendre que voler et dealer n’étaient pas des issues. Et il s’est fait descendre, dans cette ville d’où j’suis originaire, carrément dans le quartier où j’ai grandi. Et cette chanson parle du fait qu’il faut s’armer de volonté pour se donner le pouvoir de s’en sortir. Là, avec les faits récents, je ne peux m’empêcher de te dire que c’est ma chanson préférée. J’en profite pour rendre hommage à ce gamin génial. Qu’il repose en paix.

O : Ton dernier album, D.N.A., est sorti en 2009, et avait été très bien accueilli par la critique. Malheureusement, il semble que tu aies du faire face à pas mal de galère pour sortir ce 5ème album (NB : problèmes avec l’ancien label et projets continuellement postposés/annulés). Peux-tu nous en dire plus sur cette période ? Pourquoi ça t’a pris autant de temps pour sortir cet album ?
M : Je ne dirais pas du tout que j’ai fait face à des galères pour sortir cet album. En fait, j’ai réellement l’impression qu’il est sorti au moment où il devait sortir. C’est sûr que durant ces 9 années, j’ai dû surmonter des obstacles, que ce soit dans ma vie personnelle ou avec le label, et ça a pris pas mal de temps pour trouver une solution à tout ça. Depuis, j’ai quitté mon ancien label, et maintenant je suis chez Empire (NB : son nouveau label), tout est rentré dans l’ordre. Ce que je retiens de tout ça, ce n’est que le positif. Parce que, ce qui m’a permis de devenir cet artiste que je suis aujourd’hui, c’est ma faculté à me relever après les épreuves. Je pense vraiment que sans ça, je n’aurais pas cette vision que j’ai aujourd’hui. Et puis, grâce à tout ça, je peux dire que la réalisation de cet album a été une des meilleurs expériences de ma vie.

O : Sur ces trios derniers mois, tu as sorti l’album et clippé trois morceaux. Est-ce qu’on peut dire que Mario est définitivement de retour ?
M : A 100%! J’ai l’intention de sortir de clipper d’autres morceaux de cet album, je compte aussi bosser sur d’autres projets. Vraiment, je suis là dans la durée maintenant. Tout à l’heure je parlais du côté froid de la musique aujourd’hui, mais un des aspects positifs, c’est qu’avec la démocratisation d’internet, il est tout à fait possible de sortir différents projets en même temps, sans que ceux-ci n’interfèrent entre eux. C’est le bon côté que ça a ! Donc oui, j’suis de retour. Attendez-vous à plus de chansons, plus de videos, plus de concerts. D’ailleurs, je remercie mes fans français de s’être montrés patients. J’ai hâte de repartir en tournée, et de tous vous revoir en chemin.

O : On a hâte aussi ! On t’attend !
M : Cool, ça fait plaisir !

O : Dernière question! Apparemment, on doit s’attendre à te voir dans la nouvelle saison de la série Empire! On peut en savoir plus ?
M : Je joue le rôle d’un mec qui vient de la rue, qui a perdu ses parents et qui essaye de s’en sortir. Il essaye de s’en sortir comme il peut, tout en essayant de prendre soin de sa petite sœur de 6 ans. Le destin va faire qu’il va faire la rencontre des Lyon et rejoindre Empire pour essayer d’amener sa pierre à l’édifice et s’affirmer en tant qu’artiste. Je peux pas en dire plus, mais sincèrement, je pense que ça plaira aussi à mes fans qu’aux fans de la série !

O : Ça s’annonce super ! Bien écoute, on est arrivé à la fin de l’interview. Encore merci à toi pour ton temps et on espère te voir bientôt chez nous !
M : Merci à vous pour cette interview. J’embrasse tous mes fans français et comme je te l’ai dit, j’espère revenir très bientôt pour vivre de nouveaux souvenirs avec vous. A très bientôt !

Ecoutez Dancing Shadows sur Spotify :

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