NJ augmente le tempo

La sélection Soul ♥ R&B de la rédaction N°93
6 mai 2012
Kayna Samet – A Coeur Ouvert – 2012
8 mai 2012

Du “commencement” à la “transformation”, NJ aura su se construire une réputation et amener crescendo la sortie de son futur album Technologie.

De son premier single, “Danser”, à son EP acoustique, de ses premiers pas avec les acteurs de la scène parisienne à ses premiers concerts, c’est avec plaisir que NJ s’est soumis à nos questions. Rencontre.

Le 19 février dernier tu as ouvert le concert de Joe, comment ça s’est passé ?C’était super. J’ai eu énormément de commentaires positifs sur ma page facebook, j’ai même eu droit à des “heureusement que t’étais là”, “tu as sauvé la soirée”… (rires)

Ah oui, il me semble qu’il n’a fait qu’une heure de show, sans musiciens…Je dirais même 45 minutes… Certaines personnes, qui étaient venues spécialement de Toulouse pour voir Joe, m’ont finalement dit avoir découvert NJ ! Je n’ai eu que des retours de ce genre, donc au final cela m’a fait énormément plaisir.

Etait-ce ta première grande scène devant autant de personnes ? Comment appréhendais-tu le concert ?Oui, c’était ma première grande scène. J’appréhendais vraiment la chose car les gens sont venus voir Joe, ils ne sont pas venus me voir, moi. Donc rien qu’à ce niveau, tu as la pression et tu te demandes comment cela va se passer ! En fin de compte, les gens ont bien adhéré, et ce, dès le premier morceau.

Quels morceaux as-tu interprétés ?J’ai chanté 6 titres : “Entre Nous”, “Rien Ne Nous Arrête”, “Immigré”, “Unité”, “Elle” et “Si Je Pouvais”.

Tu n’as pas fait “Danser” ?Non, j’ai préféré axer ma prestation sur mes nouvelles chansons.

Tu es revenu avec un EP, Le Calme avant le Tempo, qui, comme son nom l’annonce, est plutôt posé, avec des sons acoustiques, pourquoi ?J’ai vraiment commencé ma carrière avec “Danser”, qui est, en l’occurrence, un up-tempo, et pour les gens qui me suivent depuis 2009, je ne voulais pas sortir un autre up-tempo. Pour leur montrer que je sais faire autre chose, j’ai enregistré cet EP acoustique. En plus de l’effet de surprise, cela permet aussi aux personnes ne me connaissant pas d’avoir une bonne introduction à ma musique.

Pendant plusieurs mois, tu as été très présent sur le net à travers tes mini vidéos/teasers, est-ce toi qui as initié ces teasers ?Effectivement, j’ai donné les idées mais c’est mon équipe spécialisée dans la vidéo qui a réalisé les montages.

N’avais-tu pas peur de noyer le public avec toutes ces vidéos ?Premièrement, j’estime qu’on a de la chance d’avoir un outil comme Internet, donc autant l’utiliser, et d’autre part, c’était important pour moi de faire ces vidéos. Comme je le dis souvent, je fais de la musique au sens large. Là, j’ai sorti un EP acoustique, mon album sera, lui, plus up-tempo, les vidéos sont nécessaires pour que le public comprenne là où je veux en venir. Les vidéos aident à comprendre l’histoire car dans la partie acoustique, on retrouve tout ce qui est guitare-voix et une musique plus douce, tandis que l’album sera bien plus rythmé et plus imprégné de ce son “technologique”. Les gens, en visionnant les vidéos, vont se dire : “il a d’abord commencé par quelque chose de soft… Maintenant, il part dans les technologies, il y a des trucs qui apparaissent, c’est quoi le délire ?”, ils vont voir que quelque chose s’installe. Le public devrait être un peu moins choqué car j’amène les choses au fur et à mesure.

Le concept est donc : partir de l’acoustique pour ensuite amener l’album par des éléments technologiques ?Oui, tout à fait. J’amène l’album avec des sons comme le synthé, avec des morceaux plus électro. Je ne voulais pas me brider en proposant uniquement de l’acoustique ou des up-tempo. J’aime ces deux facettes. L’acoustique me permet de toucher un public plus large. Les morceaux up-tempo aident par la suite à lui faire découvrir une autre de mes facettes, à montrer que je suis une personne qui aime et sait faire les deux.

Du coup, est ce qu’on retrouvera les morceaux du EP sur l’album ?Oui, ils y seront, mais pas en version acoustique, ils seront totalement différents. C’est pour cela que j’ai choisi de garder les mêmes morceaux sur la partie acoustique et la partie produite. De cette façon, cela montre que ce qui compte, c’est l’interprétation. Sur un morceau, on peut avoir 500 versions différentes, on peut la jouer R&B, Salsa, Pop, Rock, Bossa Nova… On peut vraiment s’amuser et cela prouve que la musique n’a pas de frontières. Je n’aime pas me refréner, j’ai des influences certes “Black Music”, mais j’ai aussi des influences Pop et Rock.

Aujourd’hui, tu te définirais comme un artiste R&B, mais touche-à-tout ?Tout à fait, je touche à plein de choses. Pour moi, on ne peut faire de la bonne musique qu’une fois qu’on a découvert plusieurs styles différents. Si je n’écoutais qu’un même artiste, ou un même style, inconsciemment, je serais influencé et tenté de reproduire ce qu’il fait. Alors qu’en m’inspirant de plusieurs artistes, de plusieurs styles musicaux, j’obtiens au final ce pot-pourri qui me donne mon identité propre.

Pourquoi n’as-tu pas enchaîné avec la sortie de ton premier album après le lancement de “Danser” ?A l’époque, j’étais en indépendant. Donc ce qui prend deux mois en major prend facilement quatre, voire six mois en indé. “Danser” était mon premier morceau, celui de la rencontre entre mon producteur et moi-même. Je me rappelle qu’après avoir fait le morceau, nous l’avons partagé sur Internet, les gens ont aimé, de là, on s’est dit qu’on allait faire un clip, etc. On est rentré dans le top des ventes digitales et c’est à partir de ce moment qu’on a tapé dans l’oeil de pas mal de gens.

Comment s’est déroulée la transition entre l’indépendant et l’entrée en major ? Est-ce que le single a permis cette signature ?Pas directement mais oui il y a contribué. Les vidéos ont elles aussi joué un rôle dans tout cela, j’ose croire qu’ils ont vu qu’il y avait du travail et qu’ils ont alors été encore plus motivés.

L’album était-il en cours de préparation lorsque tu as signé chez Sony ? Des morceaux ont-ils été retravaillés ?Oui j’étais en train de composer certains morceaux, mais rien n’a été retravaillé.

Si tu devais donner 3 mots pour définir cet album à venir ?Sans prétention, je dirai audacieux, cool (rires) et le dernier… J’ai dirais novateur. Pas dans le sens où j’ai révolutionné la musique mais plutôt dans le sens où j’ai essayé, à travers cet album, de passer plusieurs messages, que ce soient des messages d’espoir avec “Rien Ne Nous Arrête”, des messages se rapportant à l’intolérance que chacun peut subir mais aussi au racisme (“Immigrés”), des messages d’amour aussi. Parfois, on peut faire un album qui parle uniquement d’amour, là, j’ai essayé de faire passer d’autres messages. J’ai essayé de travailler mes textes au maximum pour qu’ils aient un sens.

Quel est le plus important pour toi : avoir une bonne vibe, une bonne mélodie ou avoir un morceau avec un bon texte ? Un compromis existe il entre les deux ?Le compromis existe, certes. Selon moi, ce sont deux façons de voir les choses. Pour un morceau comme “Danser”, ça n’a aucun sens si je commence à faire des métaphores, de la philosophie. “Danser” est un morceau que tu joues quand t’as envie de t’éclater, de danser. Pour moi, chaque morceau apporte son propre thème, ce n’est pas comme si j’avais un morceau, et que je devais absolument le caler sur une composition donnée, chaque composition amène quelque chose. Le compromis existe mais quand c’est un morceau dansant, je ne vois pas l’intérêt de faire des grandes phrases, tu danses point barre (rires).

Ton premier single, “Danser”, était produit et écrit par Pi-R. Est-ce qu’on retrouvera ce dernier sur l’album ? Peux tu nous en dire plus sur votre collaboration ?Oui, il sera sur l’album, il en a composé une partie. Je l’avais rencontré au sein de la chorale We Are One. J’ai aussi fait appel à de jeunes compositeurs comme Njwoo, qui est un ami, et Jayem que j’ai rencontré sur internet. Jayem a écouté ce qu’on faisait, il nous a ensuite proposé des sons et ça a matché !

Ton univers (nom de l’album, contenu des vidéos, graphisme, photos) révèle un aspect très futuriste, en dehors de la musique, comment cela se traduit-il ? Es-tu un adepte de films de science fiction ? De nouvelles technologies, etc ? Non, quand j’ai décidé d’appeler l’album ainsi, c’était plus pour dire que notre vie est guidée par la technologie. Parce qu’en ce qui concerne les derniers gadgets à la mode, les nouvelles technologies et compagnie, je suis perdu (rires) ! Par contre, c’est vrai que j’apprécie la science fiction. Je m’en suis servi pour affirmer que les machines remplaceront peut-être un jour les hommes. On est dans le schéma metro-boulot-dodo, on se parle beaucoup moins qu’avant, et ce, même avec les réseaux sociaux, pour se rencontrer, on va désormais sur des sites comme Meetic, on passe notre vie derrière notre écran ! Je dis, à la fin d’une vidéo : “le meilleur moyen d’en sortir est d’y entrer”, c’est à dire que le seul moyen de sortir de la technologie du monde dans lequel nous vivons, c’est d’entrer dans ma technologie, celle où je prends du recul.

Mmmh, on comprend mieux car c’est vrai qu’on avait appréhendé les choses différemment !Oui bien sûr, ce n’est pas simple car tout n’est pas dit clairement et j’en profite pour jouer sur les confusions (rires).

Beaucoup de chanteurs de la scène Soul/R&B française sont issus de la chorale We Are One, comment décrirais-tu aujourd’hui cette expérience et qu’elle a été son influence sur ta musique ?La chorale a vraiment changé ma vie, et je pèse mes mots. Obam est quelqu’un qui donne constamment, il donne tellement… Il nous considèrerait presque comme ses enfants, c’est dire (rires) ! Tous les dimanches, il offre (gratuitement) 4 heures de son temps. Il nous apprend à ressentir les choses, à transmettre la musique, il donne, il donne, il donne, et aujourd’hui, c’est à nous de donner tout ce qu’il nous a transmis. Humainement, la chorale m’a aussi permis de faire des rencontres : Tareeq, Pi-R, Aldrick… C’est vraiment une grande famille, et c’est cet esprit convivial qui m’a inspiré quand j’ai fait “Unité” car ils m’ont donné la force de continuer. Aujourd’hui, je suis chez Sony et je suis très reconnaissant mais on a pas mal galéré avant cela, on a trouvé beaucoup de portes closes. Cependant, on n’a jamais rien lâché. Cette chorale, c’est vraiment une deuxième famille !

Et tu chantes encore avec eux ?Oui, tant que je pourrai, je continuerai. Tant que je n’aurai pas des dates tous les jours, je continuerai (rires). Cette chorale nous apprend la musique, elle nous apprend à vivre et à retranscrire la musique !

Quelle est ta playlist du moment ? Tes derniers coups de cœur ?Il y a Rico Love, Tank. J’écoute aussi du Tyrese en ce moment.

En dehors de la musique, qu’est-ce qui te passionne ?J’essaie de faire un peu de sport car j’aspire à chanter et danser sur scène !

Pas trop dur de faire les deux ?C’est comme tout, faut le faire et faut gérer (rires). Il y a des techniques pour essayer de stabiliser la voix au maximum.

Tu penses au playback ? (rires)Tant que c’est possible j’évite, mais si je suis affalé sur scène après une danse, ça risque d’être difficile (rires). J’aimerais vraiment essayer d’allier la danse et le chant tout en restant audible pour le public (rires).

Merci NJ, et bon courage pour la suite !

 

{source}<iframe width=”100%” height=”281″ src=”http://www.youtube.com/embed/rUYE15Yy7Ak” frameborder=”0″ allowfullscreen></iframe>{/source}

Page Facebook | Page Youtube

Discographie

 

 

Laisser un commentaire